LA QUEUE EN BRIE - ACEP

Association Caudacienne d'Etude des Patrimoines

  

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LE GARDE CHAMPETRE

 

 

La fonction de garde champêtre a été créée en 1369 par Charles V dit «le Sage». Le garde champêtre est un agent communal chargé de l'application des règlements de police en secteur rural.

Il a pour mission la circulation, l'affichage, la surveillance à l'entrée et sortie des écoles, les rondes sur la commune, de porter des lettres de convocation, d'effectuer différentes courses, de balayer Ici mairie et le secrétariat, de prendre des renseignements sur les constructions, d'intervenir en cas de tapage nocturne, de capturer les animaux errants, d'enregistrer les constatations et relevés divers.

Les années révolutionnaires ont suscité, même au sein des compagnes, des troubles profonds, créé des perturbations nombreuses. On a abandonné avec joie les servitudes d'autrefois, les corvées, toutes les charges de l'autorité seigneuriale et, dans l'esprit de beaucoup de citoyens, l'ordre, l'autorité n'ont plus de sens. On a tellement parlé de liberté que certains se sont laissés aller à empiéter sur celle des autres.

Ce sera la tâche du Conseil Général de La Queue-en-Brie, nouvellement nommé, que de restaurer la discipline, assurer le respect des lois, rénover le village. En ce 25 nivôse de l'An IX, on délibère sur le budget communal avec entre autre le traitement du garde champêtre.

Démission de monsieur Caby, en 1808, des fonctions de garde champêtre au bout de 18 mois d'activité. Pierre Faul, natif d'Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), ancien vétéran et rayé des contrôles à la suite de blessures, se propose de le remplacer aux mômes conditions, soit 400 francs par an.

Monsieur Faul démission en 1809 et l’urgence nécessite qu'il existe un garde champêtre pour la conservation des propriétés. Monsieur Claude Chalumeau, ancien garde champêtre de la commune, se propose de le remplacer avec les mêmes avantages.

Vu la suppression de l'habillement des gardes champêtres par les communes, monsieur Chalumeau se plaint de ne pouvoir subsister avec 400 francs par an. Vu la satisfaction et les bons témoignages de la population, le Conseil municipal vote, le 18 septembre 1818, un revenu annuel de 475 francs soit une augmentation de 75 francs par an.

La municipalité de La Queue-en-Brie doit mener, vers 1830, la lutte contre les auteurs de délits, que ce soit dans les champs, dans les bois ou dans l'agglomération, le garde champêtre arrivant difficilement à faire respecter les lois et bien souvent demander l'appui de ses supérieurs.

A cette époque, le village est constitué par la Gronde Rue qui est étroite, très en pente et glissante les jours de pluie. De très vieilles maisons la bordent, maisons parfois en ruine et qui avancent dangereusement vers la chaussée. La circulation est difficile, tombereaux de ferme et chevaux des voitures publiques s'y côtoient. Ce qui n'est pas sans créer de sérieuses perturbations, quand palefreniers et cochers du relais de poste conduisent quatre ou cinq chevaux à la fois vers l'abreuvoir. Ils tiennent, en allant et revenant, toute la largeur de la rue qui y conduit. Aucune voiture ni piéton ne peut passer. Il faudra un arrêté municipal pour que soit expressément défendu à ces messieurs de conduire plus de trois chevaux à l'abreuvoir soit pour les faire boire, soit pour les laver.

Certaines nuits, le repos des caudaciens est gravement compromis par des bandes joyeuses qui sortent des cabarets et auberges, créant vacarme et désordre. De nombreux habitants portent plainte. On ressort un vieil arrêté qui ordonnait aux débitants de vins de ne plus servir à boire après 23 heures en été et 22 heures en hiver, mais depuis longtemps le texte était tombé en désuétude.

La municipalité, mécontente de ces agitations nocturnes, décide que la fermeture du bal devra s'effectuer à 22 heures. Les derniers clients se retireront 30 minutes après. pour laisser le temps aux cabaretiers de faire le compte des personnes qui auraient bu chez eux. On infligera des amendes aux contrevenants.

En 1838, le garde champêtre Crévy démissionne. Il est remplacé par Edmé Français Vidron, âgé de 62 ans, qui ne sent pas encore l'âge du repos. Ancien maître d'école, maçon, militaire de surcroît, il restera à ce poste pendant 10 ans, jusqu'au jour où, vaincu par la vieillesse, il devra laisser sa place. Il a alors 72 ans et mourra sept ans plus tard, le 17 octobre 1855.

Lofs de la séance du 14 février 189~2, le président du Conseil municipal donne lecture d'une lettre de monsieur le Préfet dotée du 30 janvier 1892, relative à la création d'un commissariat de Police ô Boissy-Saint-Léger. regroupant 10 communes et dont Ia dépense totale serait de 2 700 francs. La quote part de 10 commune de La Queue-en-Brie serait de 217, 10 francs.

La municipalité, considérant que seuls de petits délits sont commis dans Io commune de par sa situation éloignée des chemins de fer et que la plupart de ses habitants sont presque tous cultivateurs restant chez eux toute l'année. exception faite du hameau du Plessis -Trévise, il ne lui parait donc pas urgent de créer un commissariat de Police à Boissy-Saint-Léger. Néanmoins, dons le cas où l'on procéderait à une organisation générale de Io police dans le déportement de la Seine-et-Oise, le Conseil municipal ne refuserait pas de s’y associer.

En février 1906, messieurs Boulinier et Héroult, conseil[w municipaux, et monsieur Guay garde champêtre, sont désignés pour faire le recensement de la population.

Le 6 avril 1913, le Conseil Municipal fixe à 1 km la distance à laquelle les débits de boissons devront être dorénavant établis dans la commune autour de l'église, de l'école et dons le voisinage du cimetière, monsieur Jeorinet demande à monsieur le Maire, le 1« juillet 1914, les mesures qu'il compte prendre pour mettre fin aux nombreux vols commis dons la contrée en peu de temps. En accord avec le Conseil, monsieur le Maire propose d'écrire une lettre adressée à monsieur le Procureur général de Paris, lettre qu’il signera et fera signer par les moites des communes sur le territoire desquelles ont eu lieu les vois.

Lors de la mobilisation, monsieur le maire convoquera le jeudi 2 août 1914 à 18 heures, tous les hommes valides et non mobilisés afin de former une garde civile durant la guerre qui est probable.

Lors de la séance du 6 avril 1919, monsieur le Maire donne lecture d'une lettre du sous-préfet de Corbeil. comportant un projet de réorganisation de la police municipale. Considérant que la présence du garde champêtre sur le territoire de Ia commune est nécessaire et indispensable, de jour comme de nuit, la municipalité regrette de ne pouvoir donner son adhésion à celle réforme de Io police municipale prévue par le Ministre de l'intérieur.

Le Conseil municipal rappelle à monsieur le Moire, lors de la séance du 27 moi 1919, que l'entretien de Io mairie doit être fait par le garde champêtre.

Afin de sécuriser les rues, monsieur Finance demande, le 4 janvier 1920, que le projet d'éclairage des rues soit repris. Une lettre sera adressée en ce sens à Ia Compagnie du Sud Luminerie. Trois lampes seront installées provisoirement.

Sur réclamation de certains membres du Conseil municipal concernant les services du garde champêtre. il s’avère que ce fonctionnaire municipal est d'une négligence absolue dans toutes les tâches dont il a la charge. L'assemblée décide de lui adresser un avertissement avec menace de sanction.

Lors de 10 même séance, le Conseil municipal invite monsieur le Maire à prendre un arrêté municipal concernant le droit de stationnement pour les nomades et forains.

Afin de donner satisfaction à certaines réclamations, le Conseil décide, le 19 septembre 1920, que les décisions de l'autorité et du Conseil devront être affichées, conformément aux règlements, à la Mairie, sur Ici Grande route et aux Bordes. Ce travail sera effectué par le garde champêtre.

Lors de Ia séance du Conseil municipal du 12 juin 1921. la majorité des membres présents décide de pourvoir au remplacement du garde champêtre. A cet effet une lettre sera adressée à l'office départemental des mutilés.

Le 16 juillet 1922, monsieur Marcel Morel d'Arleux demande au Conseil de décider de l'apposition de plaques indicatrices transversales à l'entrée de la commune en remplacement des poteaux indicateurs devenus inutiles par suite de l'accroissement de la vitesse des automobiles. Cette demande recevra un avis favorable.

Le Conseil Municipal décide. le 24 septembre 1922, qu'à titre d'indemnité, le garde champêtre continuera à recevoir son traitement pendant six mois après la cessation de son activité, à la condition qu'il assure la formation de son successeur. Cette décision est vue et approuvée à Versailles, le 27 janvier 1923, par monsieur le Préfet '

Une indemnité de bicyclette est accordée au garde champêtre en mai 1923.

Le 3 juin 1923, monsieur le Maire informe le Conseil municipal qu'il a reçu une lettre de monsieur Je directeur de la Société des Transports Automobiles, lui demandant l'autorisation d'embaucher le garde champêtre de La Queue-en-Bne, monsieur Henry Desobeau, pour remplacer le conducteur, monsieur Forestier, pendant les vacances ou en cas d'empêchement. Le Conseil donne son accord, mais seulement en cas d'urgence occasionnelle et non pendant les vacances du conducteur.

Le 19 juin 1926, les Conseillers invitent monsieur le Maire a prendre un arrêté pour réglementer le stationnement sur la place et interdire notamment que les nomades s'y installent avec chevaux et voitures, un emplacement sera désigne pour ces derniers.

Le 6 février 1927, monsieur le Maire propose une gratification de 100 francs à monsieur Desobeau pour le service d'éclairage des mes pour la période 1926-1927. Le Conseil accepte cette proposition et vote une somme de 350 francs à mandater au nom d'Henry Desobeau et à prélever sur les fonds libres de la commune.

Le membres du Conseil municipal demandent, le 6 novembre 1927, à monsieur le Maire de prendre un arrête pour interdire la chasse à moins de 100 m des habitations.

Henri Desobeou fait part de sa démission le 19 man 1929. Edouard Dayon, résidant 12 rue de Parmes à Paris, accepte le poste aux conditions proposées, soit 5 000 ira nos de traitement annuel pour les fonctions de garde champêtre.

Le 24 novembre 1929, un arrêté réglemente la vitesse des véhicules dans commune.

Le Conseil décide, le 7 novembre 1931, de faire hospitaliser le garde champêtre, monsieur Legrand, après avis du docteur et de l'intéressé. Les frais de médecin et de médicaments seront supportés par la commune. Le 14 septembre 1932, le Conseil, à l'unanimité, décide de donner à monsieur Legrand démissionnaire trois mois de traitement à titre gracieux payable mensuellement à fin octobre, fin novembre et fin décembre. De plus son logement lui sera assuré gratuitement jusqu'au 31 man 1933, étant entendu que son service se terminait le 30 septembre 1932.

Monsieur le Maire donne connaissance au Conseil, le 15 octobre 1932, de deux demandes faites par monsieur Guithon d'Ormesson-sur Marne et monsieur Meyer de Pontault-Combault pour la place vacante de garde champêtre,

Aux demandes de messieurs Guithon et Meyer, sont venues s'ajouter celles de messieurs Reytimat de La Queue-en-Brie, Moreau de Pontault et Philippe de Saint-Maur. Après examen des demandes, le Conseil arrête son choix, le 22 novembre 1932, sur monsieur Philippe.

Le 8 janvier 1933, le Conseil municipal autorise le maire à verser la somme de 50,90 francs, montant des frais afférents à l'assermentation du garde champêtre.

Monsieur Philippe est nommé comme prépose aux viandes en remplacement de monsieur Legrand.

Le 5 mars 1933, la commune met à l'étude l'achat d'un corbillard. Les quatre porteurs sont le garde champêtre le cantonnier, le menuisier et 1. concessionnaire qui fournit le cheval et conduit le corbillard.

Le Conseil propose, le 8 avril 1933, de fixer à 150 m la distance entre tout nouveau débit de boissons et les édifices publics.

Le 5 coût, il est demandé à l'administration des postes de placer un taxiphone à l'extérieur du bureau de poste afin que le public puisse téléphoner pendant les heures de fermeture du bureau et notamment en cas de demande de secours. L'administration répond qu'il n'y a pas de moyen dans l'immédiat pour réaliser cette liaison. Cette demande sera réitérée le 23 avril 1936. L'administration des PTT acceptera finalement le 21 avril 1939 et prendra en charge les dépenses en matériel et main-d'oeuvre.

En 1937, des panneaux de limitation de vitesse à 40 km/h et d'interdiction de doubler sont implantés sur la commune. A cette époque, le garde champêtre est logé dans l'immeuble Tardif'.

Le poste de garde champêtre est supprimé le 31 juillet 1937. Le titulaire, monsieur Philippe Louis, est alors nommé dans la police d'Etat. Considérant qu'il importe de le remplacer, le Conseil municipal crée un poste d'appariteur non assermenté avec un traitement annuel de 6 000 francs plus une indemnité de logement de 1 000 francs.

Le Conseil autorise, le 12 avril 1938, le maire à traiter un marché relatif à la construction d'un poste de police, rue du Four, dont la dépense n'excédera pas 15 000 francs. Ce projet n'aboufira pas.

La route nationale étant très fréquentée, il devient indispensable de construire un petit refuge pour abriter, durant la nuit, les passants sans ressource. La commune, à vocation rurale et avec 478 habitants, n'a que peu de moyens- Le    Conseil sollicite donc du département, le 3 août 1938, l'octroi a une subvention pour aider à payer le montant total des dépenses qui s'élèvent à 34.107 francs.

Lors de la Libération, le jeudi 24 août 1944, un groupe d'hommes mandaté par le Comité National de la Résistance et le Comité local de Libération pénètre dans la mairie de La Queue-en-Brie. Devant la carence des pouvoirs publics, il faut, dans les plus brefs défais, mettre en place une commission administrative provisoire qui prendra en main les destinées de la commune. Monsieur Jacques Morel d'Arleux, nommé président, est assisté d'un secrétaire, Jean Carré. Une milice populaire locale est aussitôt créée afin de maintenir, le cas échéant, l'ordre sur le territoire de la commune.  * Immeuble qui se trouvait près de l'actuelle école Jean-Jaurès.

 

Bernard Thomas

 

 

Mise à jour : Mars 2014

    

 

 

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