LA
GENDARMERIE
Pendant
les années 1795-1796, une brigade
de gendarmerie, disposant d’armes et de
chevaux est cantonnée à La
Queue-en-Brie, elle fut supprimée
un peu avant 1798. Ce sont les gendarmes
de Créteil et de Champigny qui effectuaient
des rondes dans le canton de Sucy, dont
dépendait alors La Queue-en-Brie.
En
1850, la route de Tournan inquiète
le Maire, Monsieur Anselme. On a remarqué,
que lors des troubles qui agitent la capitale,
cette même route est infectée
de personnes que l’on ne voit que dans ces
moments déplorables. Les désordres
seraient moins fréquents et ne seraient
pas impunis si la police y était
plus active. Mais la brigade de Gendarmerie
qui désert le village est à
Boissy-Saint-Léger, distant de 7
km. Quant aux autres, celles de Joinville
et de Tournan, elles sont encore plus éloignées,
12 km pour la première et 22 pour
la seconde. «Pourquoi n’aurions nous
pas à La Queue en Brie, notre propre
police » rêve Monsieur le Maire.
L’idée n’est d’ailleurs pas létorique,
car le corps de Gendarmerie doit être
prochainement augmenté de 232 brigades.
De plus, le village possède une position
géographique avantageuse. A la limite
du département il se trouve sur la
route départementale n° 12 qui
est très fréquentées.
Le Conseil municipal délibère
le 7 décembre, le fruit de ses réflexions
sera soumis à Monsieur le Préfet
sous forme d’une demande.
En
1861, les gendarmes qui de temps à
autre pointent leur bicorne sur la route
de Tournan, ne sont toujours pas caudaciens
et les délits ne font que s’amplifier
Monsieur
Anselme ne se décourage pas. Avec
patience il continue, aidé par le
conseil municipal de solliciter l’administration.
La commune environnée de carrières
de pierres dures dont l’exploitation a pris
une extension considérable. Les carriers
logent dans la commune ou dans ses environs
et l’augmentation du nombre d’habitants
a été si importante que les
constructions nouvelles ont été
élevées spécialement
pour les ouvriers.
Cette
population de carriers, se compose d’ouvriers
de toute nature, il en est sans doute qui
peuvent être parfaitement tranquilles
et d’une bonne moralité, mais d’autres,
et c’est le plus grand nombre, laissent
beaucoup à désirer, et les
plaintes fréquentes qui sont adressées
à l’autorité en raison des
vols, des voies de fait et des actes de
toutes natures qui se représentent
journellement, peuvent donner l’idée
du besoin de surveillance nécessaire
à la tranquillité et à
la sécurité de la commune.
De
plus, le domaine du Plessis, dont 400 hectares
au moins viennent d’être divisés
et vendus par petits lots, amène
un surcroît de population. La surveillance
du parc très giboyeux, s’avère
difficile, le braconnage s’y exerce, et
presque toujours avec impunité.
Dix
années s’écouleront encore
avant que La Queue-en-Brie ne soit enfin
doté de cette brigade de Gendarmerie
si longtemps désirée. Celle-ci
entre en fonction seulement en 1871 et quitte
La Queue-en-Brie en 1919.
Le
24 décembre 1871, le Conseil municipal
s’engage à payer à la Gendarmerie
400 francs annuellement d’indemnité
de résidence conformément
à la demande faite par l’administration
supérieure. Les caudaciens, désormais
peuvent dormir tranquille, de braves gendarmes
veillent sur eux.
En
1899, le Capitaine Schnebelin demande une
somme de 80 à 100 francs pour les
frais pharmaceutiques de la Gendarmerie.
Le Conseil municipal donne son accord jusqu’à
concurrence de 100 francs par an.
La
brigade de Gendarmerie de La Queue-en-Brie
devant être transférée
à Villiers-sur- Marne, mais vu l’utilité
qu’il y aurait pour les communes à
être reliées par le téléphone,
Monsieur le Maire est d’avis, le 5 février
1911 de participer à la dépense
nécessaire pour l’installation du
téléphone, mais à condition
que toutes les communes rattachées
à la brigade participent elle aussi
à la dépense.
Le
11 juin 1911, considérant que la
population demande avec instance le maintien
de la Gendarmerie qui est d’une utilité
incontournable en raison de la proximité
de la route nationale très fréquentées
et que d’autre part la commune vote
chaque année une somme de 100 francs
pour le service médical gratuit de
la Gendarmerie décide de demander
à Monsieur le Ministre de la Guerre
de laisser à La Queue-en-Brie la
brigade de Gendarmerie.
Le
conseil décide également de
demander aux communes de Chennevières,
Noiseau et Ormesson d’insister également
auprès du Ministre pour appuyer sa
demande.
Le
23 juillet 1911, Monsieur le Maire expose
que pour conserver la Gendarmerie sur la
commune, il y aurait lieu d’offrir gratuitement
un local pour le logement des gendarmes.
Il propose le bâtiment au fond de
la cour de la Gendarmerie, mais qu’il y
aurait lieu d’exécuter certains travaux
d’aménagements, la commune s’engageant
à prendre en charge la moitié
des frais.
En
mai 1920, une demande de la brigade de Gendarmerie
de Villiers, est faite à la commune
de La Queue-en-Brie pour bénéficier
de quelques sacs de charbon. Après
délibération, le Conseil municipal
ne se croit pas autorisé à
détourner la destination du charbon
accordé pour le foyer domestique.
En
septembre 1930, la commune verse une indemnité
de 150 francs en faveur de la Gendarmerie
de Sucy. Une gratification de 120 francs
sera également accordée en
1933.
Le
dernier gendarme de La Queue-en-Brie, devenu
appariteur à Villiers serait décédé
vers 1947.
La
maison qui abritait la Gendarmerie est située
au 7 bis de la rue Jean Jaurès. Au
début des années 1970, on
pouvait encore lire sur la façade,
l’inscription «Gendarmerie».
La
rue desservant la Gendarmerie se dénomme
encore au début du XXe siècle,
«Rue de la Gendarmerie», et
même «Grande rue de la Gendarmerie»,
puis «Grande Rue» et enfin «Rue
Jean Jaurès».
Jusqu’en
2005, on pouvait rencontrer dans la forêt
du Bois Notre Dame de mai à septembre,
les samedis, dimanches et jours fériés,
des brigades équestres de la Gendarmerie
nationale. Deux cavaliers de l’escadron
de la Garde Républicaine stationné
à Vincennes, venaient en van avec
leur montures afin d’y effectuer des patrouilles.
Lors de la restructuration de la Gendarmerie,
cette mission fut supprimée.
Bernard
Thomas
Sources
:
Chronique
Caudacienne de Jean Roblin
Archives
municipales
Gendarmerie
nationale
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