Le Morbras petit ruisseau qui prend sa source en
forêt d’Armanvilliers a un cours d’environ 17
km. Il traverse Sucy-en-Brie, Ormesson, Noiseau, Chennevière-sur
Marne, La Queue-en-Brie, le Plessis-Trévise,
Boissy-Saint-Léger dans le Val de Marne, Pontault-Combault,
Emerainville, Roissy-en-Brie, Ozoir-la-Ferrière
et Pont-Carré en Seine et Marne.
Son bassin intéresse environ 5 500 hectares,
c’est-à-dire que tout ce qui coule ou qui
tombe d’eau dans cette surface est évacué
par le Morbras et conduit à la Marne.
Avant l’urbanisation intense que nous avons connue
depuis la dernière guerre, le Morbras déversait
à la Marne moins .1 m3/seconde en période
normale; pendant un gros orage les possibilités
d’écoulement pouvaient avoisiner environ 4 m3/seconde,
ce qui était largement suffisant.
Au fur et à mesure que les constructions riveraines
se développaient, les eaux riveraines se développaient,
les eaux de pluie ruisselant sur les bâtiments
et les aires bétonnées de plus en plus
nombreux, étaient acheminées directement
au Morbras par des canalisations.
Lors d’une forte pluie, l’eau arrivant rapidement
au ruisseau, qui ne pouvait évacuer en raison
de sa faible section d’écoulement; débordait
et provoquait les inondations.
Autrefois les choses se passaient différemment,
une partie de l’eau s’infiltrant dans le sol, celle-ci
n’arrivait que bien longtemps après les eaux
de ruissellement déjà évacuées.
Le bassin d’une rivière et un tout, les communes
sinistrées constataient les dégâts,
mais n’avaient que bien peu de moyens pour intervenir.
Les améliorations partielles effectuées
de-ci, de là n’apportaient aucune solution satisfaisante.
Sucy-en-Brie se trouvant à la fin du parcours
était dans une situation difficile, il était
urgent d’y remédier, monsieur Poirier et le Conseil
municipal s’y employèrent. La tâche était
importante, il fallait établir un projet d’amélioration
d’ensemble du cours du Morbras, obtenir le concours
des municipalités riveraines, élaborer
un programme d’exécution de travaux par tranche,
financer l’opération, obtenir l’aide de l’Equipement
et des départements et beaucoup de bonne volonté.
En 1963, les communes de Sucy-en-Brie, Noiseau, Ormesson
La Queue-en-Brie et Pontault-Combault créèrent
le Syndicat intercommunal pour l’entretien et l’aménagement
du ruisseau du Morbras, dont le sigle définit
le programme.
Les services de l’Equipement désignent un
ingénieur des Ponts et Chaussées pour
établir : relevés, projets, études.
Le financement sera assuré par des subventions
de l’Etat, du District et des départements intéressés,
par des emprunts auprès de la Caisse des Dépôts
de Consignations, enfin par des contributions demandées
aux promoteurs des différents programmes de construction.
L’adhésion des communes au Syndicat n’est pas
limitative ; c’est ainsi que d’autres municipalités
se sont jointes aux premières.
Le projet général d’aménagement
prévoit d’abaisser d’environ un mètre
le déversoir au confluent de la Marne.
La régularisation du débit sera assurée
par quatre bassins de retenue dont deux de huit hectares
environ.
L’un de ceux-ci intéresse particulièrement
Sucy-en-Brie puisque, à la limite d’Ormesson,
il sera situé dans la cuvette comprise entre
l’usine du Moulin d’Amboile, la route de Noiseau et
la route d’Ormesson CD 33.
La configuration du terrain sera peu changée,
seule la cuvette sera approfondie et les berges consolidées.
Le CD 33 sera relevé et sa courbe légèrement
modifiée. Le site sera sauvegardé et l’ensemble
se présentera comme un lieu agréable de
promenade avec son plan d’eau bordé d’arbres.
Le coût de l’opération sera d’environ
2 500 000 F, non compris les frais d’opération
foncière.
Les autres bassins de retenue se trouveront à
La Queue-en-Brie, en amont de la RN 4 au lieu-dit «Les
Moulins de Champlain», à Pontault-Combault,
à la limite du département du Val de Marne,
à Roissy-en-Brie, en limite de Pontault-Combault.
L’idée maitresse qui a présidé
à l’élaboration du projet d’aménagement
du Morbras a été de conserver son cours
à ciel ouvert afin d’éviter de le transformer
en conduite souterraine, qui détruisait son charme
dont profitent riverains et promeneurs.
Il est bien évident que parmi les travaux
projetés, la réédification ou la
consolidation des berges ou du fond du lit sera exécutée
ainsi qu’un curage général. Des ponts
ou passerelles seront refaits ou modifiés.
Parmi les réalisations, la tranche n°1
consistait à réaliser un déversoir
en béton armé au confluent avec la Marne,
prolongé par un canal de section trapézoïdale
jusqu’à l’approche de la voie de ceinture SNCF.
Un ponceau en béton armé, pouvant supporter
une charge de cinq tonnes par essieu, a été
construit pour permettre l’accès du chemin du
Moulin Bateau à l’enclave comprise entre la Marne
et la voie SNCF.
L’opération n° 2 avait pour principal
objet la pose de tuyaux préfabriqués de
diamètre de 2 m.
Le coût de l’opération est de l’ordre
de 235 000 F, financée de la manière suivante
: 69 550 F par subvention de l’Etat ; 52 000 F par
aide complémentaire du département du
Val de Marne ; 85 000 F par emprunt près de la
Caisse des Dépôts et Consignations; 28
450 F prélevés sur le budget du Syndicat
exercice 1972.
Simultanément, un curage était effectué
dans la traversée de Pontault-Combault, cette
commune faisant son affaire de l’élimination
de tout barrage pouvant être construit illicitement
sur le cours du Morbras.
L’opération n° 3 est un prolongement de
l’opération précédente, elle consiste
à mettre en œuvre dans le lit entre la limite
SNCF et la rue du Général Leclerc à
Sucy (CD 29) une canalisation de deux mètres
de diamètre sur une longueur de 250 m.
Durant l’exécution des travaux, une canalisation
de 1,20 m de diamètre sera posée sous
la rue du Moulin Bateau, pour dévier les eaux
du ruisseau afin de faciliter les travaux à sec.
Cette canalisation sera définitive et restera
en doublement de la conduite principale. Un canal provisoire
en tranchée sera réalisé dans des
terrains non viabilisés pour compléter
la déviation des eaux pendant les travaux. L’opération
estimée à 770 000 F a été
adjugée pour 660 653 F TTC à l’entreprise
Urbaine de Travaux, au cours de la séance d’adjudication
du 7 septembre 1973. Le financement sera assuré
par des subventions, des prêts et sur le budget
du Syndicat exercice 73. La durée des travaux
sera de 6 mois.
L’opération n° 4 qui intéresse
la partie comprise entre la rue du Général
Leclerc CD 29 et la chute de l’ancien Moulin de Touillon,
est la phase la plus délicate. Cette portion
du Morbras entièrement située sur Sucy-en-Brie,
touche une soixantaine de riverains et nécessite
la réfection de ponts de passage des rues ainsi
que la normalisation de certaines parties du fond et
des berges.
Plusieurs solutions existent, aucune n’a été
retenue pour des raisons diverses : coût trop
élevé, impossibilité technique,
complications administratives ou modifications trop
radicales du site.
Le 17 janvier 1975, une livraison de mazout avait
lieu à la cité Verte à Sucy-en-Brie.
Un peu plus tard une deuxième entreprise vient
elle aussi remplir les cuves. Personne ne s’est inquiété
de cette anomalie. On remplit donc une deuxième
fois les réservoirs, évidemment, ça
déborde. Le trop plein d’environ 1 000 litres
s’écoulera dans les égouts et finit dans
le Morbras. Les pompiers en hâte ont installé
un barrage de godets, mais ce système ne permet
de récupérer que la moitié du mazout
flottant. En 1974 cet accident s’était produit
trois fois : 3 000 litres de mazout dans la rivière.
Lorsque l’on parle de pollution des eaux, il s’agit
presque toujours de pollution des eaux de surface. Mais
il existe aussi une pollution invisible, c’est la pollution
des nappes d’eau souterraines par l’infiltration d’eau
polluée mélangée à l’eau
de pluie dans les secteurs où la nappe s’alimente.
Ce phénomène remet en cause en 1975 l’importante
décharge de La Queue-en-Brie qui en plus de ses
nuisances « aériennes » risque de
polluer la nappe phréatique où s’alimente
le Morbras.
Le 25 septembre 1975, le maire demande à monsieur
le Préfet du Val de Marne à être
renseigné sur l’évolution de la décharge
contrôlée et exploitée par la SITA,
chemin des Marmouzets. Ce dernier précise qu’un
système de drainage efficace des eaux avoisinant
la décharge est prévu.
Le Conseil municipal rejette le 27 février
1979 les projets du Syndicat intercommunal pour l’entretien
et l’aménagement du Morbras, prévoyant
l’élaboration d’un plan d’eau ou Moulin d’Amboile.
Il est demandé qu’une nouvelle étude soit
entreprise, coordonnée au plan régional
afin qu’une éventuelle retenue d’eau situé
en amont apporte des solutions efficaces pour tous les
travaux inondables et notamment ceux de Sucy-en-Brie
et de La Queue-en-Brie et qu’un nettoyage systématique
et régulier du lit du Morbras soit entrepris,
ainsi qu’un entretIen de ses berges et que le Syndicat
intercommunal prennent en charge les affluents, afin
qu’une véritable dépollution soit amorcée.
Le Conseil municipal de Noiseau en date du 29 juin
1987, demande le retrait de la ville de Noiseau du Syndicat.
La situation géographique de Noiseau qui se trouve
au milieu du bassin du Morbras aménagé
et entretenu par le Syndicat entre Pontault et Sucy-en-Brie
étant dans l’impossibilité d’envisager
d’aménager et d’entretenir le Morbras en amont
et en aval, sans que cette ville n’en tire forcément
profit.
Le Conseil municipal de La Queue-en-Brie s’oppose
au retrait de la commune de Noiseau du Syndicat, cette
commune faisant partie intégrante du Syndicat.
Cette demande sera réédité le 7
et le 21 octobre 1989.
La commune de Pontault-Combault en date du 28 janvier
1989 demande également son retrait du Syndicat.
Dans la semaine du 16 au 20 décembre 2002,
la Communauté d’Agglomération a fait réaliser
par une entreprise, le nettoyage du Morbras depuis Sucy-en-Brie
en passant par Ormesson, Noiseau et La Queue-en-Brie.
Cette intervention nécessaire, va permettre de
maintenir un bon écoulement du ruisseau. Sur
la commune de La Queue-en-Brie les travaux ont consisté
à l’enlèvement de boues et divers détritus
et notamment au niveau du lavoir.
Bernard Thomas
Source
Archives municipal
© ACEP et Albert Castel -
Février
2014 - Reproduction interdite
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