LA
GUERRE 1914-1918
La guerre est maintenant très proche. La frivolité et l'insouciance de la Belle Epoque vont bientôt s'abîmer et s'anéantir dans le cliquetis des armes et le tonnerre des canons. Temps austère et noir de quatre années meurtrières. Trente trois noms seront à inscrire sur le Monument aux morts.
Le 2 août 1914, le conseil municipal est convoqué d'urgence, Monsieur le Maire donne lecture d'un télégramme officiel annonçant l'ordre de mobilisation générale. Le public en est immédiatement informé, une commission de ravitaillement est constituée, elle comprend messieurs Hudier, Pasquier et Lucien Morel d'Arleux.
Le maire convoque le jeudi 6 août à 18 h tous les hommes valides et non mobilisés, afin de former une garde civile durant la guerre.
Dans cette période critique, des personnes sont sans travail, des entreprises et magasins sont fermés. Afin de venir en aide à ces personnes le conseil municipal décide à l'unanimité en 1915 de créer des bons de chômage. Cette aide est accordée aux femmes et jeunes filles âgées de plus de 16 ans, domiciliées à La Queue en Brie antérieurement au début des hostilités. Le montant du secours est de trois fois par semaines, délivré en un bon de vivre à prendre chez les fournisseurs.
Le conseil municipal nomme le dimanche 30 mai 1915, un délégué et un suppléant destinés à constater les dégâts occasionnés par la guerre. Sont nommés, messieurs Boulinier (maire) et Lucien Morel d'Arleux.
Afin d'économiser l'essence, si utile à l'armée et difficile à trouver, le conseil municipal décide le 12 mars 1916 que le service de midi de l'autobus sera suspendu en semaine jusqu'au 15 avril. A cette date, les trois voyages par jour, reprendront comme auparavant.
Considérant que l'œuvre d'assistance aux mutilés des armées de Seine et Oise, nécessite des frais considérables, le conseil municipal vote à l'unanimité le dimanche 20 août, une somme de 20 francs en faveur de cette œuvre.
L'immeuble Tardif est désigné pour la distillation des fruits, etc.
Le maire François Boulinier décède en février 1917, il est remplacé par François Hudier.
Les nécessiteux sont autorisés à ramasser le bois mort dans les propriétés de Hottuijouer de Moustier et Rodier.
Le conseil municipal demande au ministre de l'Agriculture d'attribuer à la commune une quantité de 50 quintaux de plants de pomme de terre livrable en gare de Villeneuve Saint Georges, afin de les mettre en culture sur les terres abandonnées. Le conseil s'engage à rembourser les frais soit en nature ou en numéraire au service du ravitaillement, après la récolte soit au plus tard le 1er décembre 1917.
Monsieur Morel d'Arleux est chargé par le maire, d'aller chercher au centre de ravitaillement d'Aubervilliers, 400 litres d'essence accordé par le Préfet de Seine et Oise pour le service de l'autobus.
La classe des garçons réunie à celle des filles depuis 1914 sous la direction de l'institutrice, forme un effectif d'élèves augmentant chaque jour à la suite de l'arrivée constante des réfugiés. Malgré tout son courage pour assurer efficacement le service dont elle à la charge depuis la mobilisation, elle doit a plusieurs reprises quitter momentanément son travail pour cause de maladie provenant d'une fatigue excessive. Afin de remédier à cette situation, le conseil municipal prie monsieur le Préfet de bien vouloir demander une mise en sursis en faveur de l'instituteur communal Monsieur Batiste Jean Mauria n° 11347 incorporé à la 4e compagnie du 19e escadron du train. Ce dernier est indispensable pour l'école mais également pour le service de la mairie qui est de plus en plus chargé en raison du grand nombre de réfugiés et des fréquents passages de troupes et du travail occasionné par le ravitaillement. Cette demande restera sans suite, le problème sera résolu par l'affectation d'une seconde institutrice.
Abattage et vente de dix peupliers sur le terrain communal situé » au lieu dit « La Fontaine ». la somme récoltée permettra les travaux d'achèvement du monument élevé dans le cimetière aux soldats de la guerre de 1914 morts pour la France.
A l'occasion de Noël et du jour de l'An, le conseil municipal décide un envoi de colis et de chaussures aux mobilisés de la commune, prisonniers en Allemagne. L'envoi n'ayant pu avoir lieu, il sera réédité pour les fêtes de Pâques 1918.
Un tilleul sur deux sera supprimé dans le cimetière. Sur 30 qui bordent l'allée principale 14 seront enlevés.
Le bureau de bienfaisance achète des chaussures pour les enfants des familles des mobilisés et nécessiteux. Une distribution gratuite de chauffage est faite aux familles allocataires des mobilisés de la commune et à celle dont le soutien de famille est mort pour la France.
La situation financière de la commune est telle qu'elle ne peut souscrire à l'emprunt de la défense nationale.
Suite à la demande de Mademoiselle Delattre, le conseil municipal décide en 1918, que la municipalité fournira gratuitement le pétrole nécessaire au cours du soir.
Le 26 août, il est décidé d'allouer une somme de 15 francs et 100 kg de charbon à chacun des prisonniers de la commune à leur retour de captivité.
L'armistice est signée le 11 novembre 1918. les troupes qui descendent du front explosent d'une joie immense, celle de la victoire. Quelques détachements s'arrêtent à La Queue en Brie entre le 24 et le 30 novembre. Des soldats vivant des calvaires accumulés, sont ivres de cette liberté de destruction que leur a enseignée la guerre. Onze propriétaires viendront demander qu'on les dédommage pour couvrir les frais de cette folie soudaine qui a traversé l'esprit de ces soldats victorieux.
Monsieur le maire est invité à demander au ministre de la Guerre, quelques trophées ou attributs guerrier de préférence pris sur l'ennemi, pour orner la sépulture des enfants de la commune tombés aux champs d'honneur et enterrés au cimetière communal.
Bernard
Thomas
Mise à jour : Mars
2014
© ACEP et Albert Castel
- Mars 2014 - Reproduction
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